branches [ 2 ]
Ce travail part d’un manque, celui de la forêt. En ramenant des morceaux de bois presque tels quels dans un intérieur ordonné, pensé, domestiqué, un élan de vie apparaît. Ces branches ne sont pas coupées au hasard, elles sont choisies pour ce qu’elles racontent, pour leur équilibre fragile, pour montrer ce qu’on ne voit plus. En cadrant un fragment de réel, l’étrangeté, la beauté et la magie de la nature réapparaissent. Introduire un extrait de forêt dans l’habitat, c’est questionner ce que l’on voit, ce que l’on oublie. C’est faire entrer l’aléatoire, le sauvage, là où tout est angles droits et lignes droites.
Sur cette série en cours, seules des branches en Y sont utilisées, pas les extrémités mais les connexions, les bifurcations. Ce sont des fourches, des lance-pierres, des bâtons de sorcier. Une fois retournées, elles deviennent des jambes, des corps en équilibre et aussi en déséquilibre. Elles marchent, elles dansent, elles attendent. Elles sont peu transformées presque brutes et sont associées à des plateaux minéraux très droits et géométriques, très fabriqués. Tables ou sculpture, chaque pièce évoque une présence, une attitude, une poésie entre fonction et fiction.